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"Tous
ceux qui sont sensibles à la beauté d'un reflet
qui s'efface, d'un nuage qui passe, à la courbe
harmonieuse, à la découpure d'un horizon, tous
ceux qui pensent que la vie est belle, car il
suffit de savoir regarder pour jouir de la plus
magnifique des féeries que nous prodigue à
toutes les heures du jour le mouvement constant
des couleurs et de la lumière; tous ceux qui,
devant un pavillon isolé sous d'épaisses
frondaisons ou devant un pan de branlante
muraille, sans connaître l'Histoire,
l'évoquent, la créent et l'imaginent, plus
vraie parfois que celle des historiens et des
annalistes ; tous ceux qui peuvent faire surgir,
d'un de ces soirs prestigieux de Huê, sur le
parvis des airs, le long des royales avenues les
cortèges défunts, les fêtes triomphales ; tous
ceux qui savent accomplir en leur cur le
mystère des incessantes résurrections ; tous
ceux qui savent rêver devant une image,
réfléchie sur le miroir sombre d'un bassin
paisible où éclate seule la tache splendide
d'unlotus épanoui ; tous ceux qu'un parfum
apporté par la brise suffit à plonger dans un
monde d'extase, de souvenirs et de sensations,
tous ceux-là sont les Amis nés du Vieux
Huê". (Extrait d'un discours
de Pierre Pasquier, Résident Supérieur en
Annam, aux Amis du Vieux Huê. Séance du |
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